Écouté un peu attentivement le seul épisode du forum « le
monde le Mans » : « Qui tient promesse ? », diffusé
par « France culture » avec lequel j’avais rendez-vous. Y étaient
invités des représentants des trois religions monothéistes dont les disputes
embrasent le monde… L’intervenant musulman était le plus convaincant. Il ne
tombait pas dans la facilité où est tombée Jean-Luc Marion et que j’ai dénoncée
à gilles lors de son conflit avec Julien Blaine à la parution de son
documentaire : « La poésie s’appelle revient », facilité qui
consiste à faire de tous les athées des croyants qui s’ignorent.
Rachid Benzine expliquait que la promesse évoluait sur la igne
de crête entre menace, programme (deux aspects négatifs) et espérance
émancipatrice – ce n’était pas son terme, mais je ne le retrouve pas -.
Selon lui, il ne fallait pas tenir un engagement quand celui-ci nous rendait
malheureux. IL explicitait donc le conseil évangélique de ne pas faire de
serments, moins pour ne pas être parjures que parce que ce n’est pas à notre
portée : nous ne sommes pas en capacité de les tenir. De ce fait, on se
demande comment le mariage chrétien basé sur le serment, mais aussi bien les
vœux religieux, pourraient être d’institution divine.
Le checkh expliquait encore qu’on ne se rend pas compte que le
langage prophétique, celui-là même qui promet, fait écho à l’idéal, à la
destinée subversive de l’homme qui est que sa vie soit plus que sa vie. Qui est
donc de renaître, mais à cette différence par rapport à la première naissance
que la seconde supose son assentiment.
D’où le fait que l’homme doit se maintenir dans le bonheur deson engagement. Quand,
profondément, le bonheur cesse,
l’engagement est caduc. Mais surtout d’où le fait, qui a toujours été mis en
avant dans l’explication de la grâce, qu’il n’y a que Dieu qui tient promesse.
Encore est-ce inexact, car nombreuses sont les contradictions entre les
promesses de Dieu, le seul Fidèle, et Ses revirements.
Dieu tient proomesse à un niveau supérieur, moins de nous
conduire au paradis, disait le même savant, que de nous faire guider par une
Parole. Les musulmans savent définir le Verbe mieux que personne et mieux que
nous. C’est d’une infirmière à Lariboisière que j’ai entendu cette définition,
qui, selon moi, explique l’engendrement du Fils par le Père et devrait mettre
un terme aux querelles sur la filiation divine de Jésus-Christ. « Dieu
dit : « Sois et Jésus fut », dirait le Coran d’après cette
infirmière. Nulle manière plus expressive de dire que Jésus est « Lumière
né de la Lumière ». Et de même pour cette « puissance
d’accompagnement » qui nous dessine le paradis sans que nous sachions si
nous serons jugés dignes de participer à celui qui est de l’autre côté du
miroir, étant presque superflu de savoir si cet au-delà existe. Car, comme le
disait un prêtre dans une homélie prononcée lors d’une messe que j’accompagnais,
Jésus ne nous dit pas : « Je suis la Résurrection des morts »,
mais : « Je suis Résurrections et vie. ». Et pourtant Muhamad a
eu avec les Meckois les mêmes problèmes que Jésus avec les saducéens : les
Meckois ne croyaient pas en la résurrection des morts, et cela paraissait poser
un problème particulier à Muhamad. Un problème plus grand qeu l’idolâtrie,
alors même qu’Abraham est selon le coran réputé avoir chassé les idoles ?
La lutte contre les idoles est le leitmotiv de l’Ancien Testament repris par le
coran. La lutte entre les traditions
elohistes et yahvistes, la lutte contre le polythéisme, alors même que le nom
d’Allah vient d’Elohim, qui est un pluriel de Dieu, une préfiguration de la trinité,
veuj-e croire, en forçant la pensée musulmane come Jean-Luc Marion force celle
des athées…
Dernière notation importante entendue au cours de cette émission :
delphine Horwilleur disait que, pour savoir s’il est fidèle à sa mission, Abraham
doit entendre la voix de ses fils…
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