vendredi 2 septembre 2016
Querelle de précession
On peut se perdre en paroles et la parole peut se perdre en conversation.
On se demande souvent ce qui précède, querelle de précession.
Qui vit le plus, des idées ou de l'homme? Les idées vivent plus et l’homme existe mieux.
Contingence ou nécessité est l'enjeu de la querelle de précession entre l'essence et l'existence.
Le nécessiteux est idéaliste, le fortuit est réaliste.
La définition, par son côté attributif, est ontologique. L'ontologie croit à la prédominance des idées. Les mots sont des étiquettes.
L'être, c'est l'idée. L'état, c'est l'idée, et l'idée, c'est l'identité.
L'action vient mettre l'idée à l'épreuve du mouvement, où l'idée se perd et perd ses attributs.
Le mouvement est une castration, et la tribulation met en échec l’attribution.
La philosophie est un roman conceptuel.
L’aventure est la consolation que trouve l’homme mortel de tout embrouiller pour prévenir sa chute.
L’aventure est seconde, comme la mort qui ne se repent pas.
L’aventure roulette-tourne et refait les jeux à la foire aux coÏncidences.
La coïncidence fait des champs magnétiques et un jeu de hasard de ce qui trouvait sans attrait sens dans la nécessité.
Toute querelle de précession cache une querelle de préséance. L'étiquette doit régler cette querelle,
Les idées vivent plus que l'homme, qui a plus de naissance.
Les mots anoblissent, ces étiquettes. Mais imprimer des étiquettes est la déchéance de l'imprimerie.
La noblesse dégénère en fin de race. La dégénérescence guette tout ce qui pense l'immortalité plutôt que l'innatalité. L'inné supporte l'acquis.
L'homme n'a pas le souvenir d'avoir commencé. Il se croit inné. Il n'a pas la notion du temps, mais l'instinct de l'éternité. Il ne se croit pas immortel.
Les mots, ces étiquettes, précèdent-ils la pensée?
Les mots précèdent la pensée que précède la parole.
Les idées sont le métier sur lequel s'organise cette trame.
Toute pensée qui ne vient pas à la parole ne vient pas à la lumière, mais la lumière est du passé qui a pensé.
"ÉÉcrire, c'est dompter les mots". (1) Le génie est génitif, le génie est déterminé.
Le passé, c'est le parfait. Le parfait, c'est l'accompli. L'imparfait, c'est l'inaccompli.
Le perfectionnisme, ennemi des scrupuleux, empêche l'imperfection de nous maintenir en état de poésie. (2).
La divination, ou devinaison du déterminisme, est la divinité mise en état de venaison.
La divination est à vomir comme de la divinité venimeuse, car au lieu de s'interroger sur la précession des équinoxes, qui établit la lumière à partir de la nuit,
Elle poursuit l’acquis immortel et non pas l’inné factuel.
L’avenir est sans précédent. L’espérance plante sa flèche dans l’inné. Espérer en l’avenir, c’est achever l’inaccompli.
Ma naissance est trompeuse. J’achève mon apparence. J’accomplis mon imperfection.
(1) #Pierre Berger. « À voix nue », 2 septembre 2016).
(2) Georges Aldas, L’ETAT DE POESIE, éd. L’âge d’homme.
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