samedi 18 décembre 2010

QU'Y SUIS-je?

I JE SUIS UN PASSE

Pourquoi M'évaluer à cette aune ? Le passéisme n'est-il pas déchu ? Pour être fidèle à ce que j'ai dit que l'anorexique était un incurable du passé, qu'à cela ne tienne! Car en cela au moins, l'anorexique est d'accord avec la nature : la nature a horreur du vide et le passé l'a rempli. L'anorexique est un trauma traumatisé. Il traumatise avec son incurabilité d'un passé dont il ne veut pas se délester, se démarquer, s'amnésier, s'anesthésier, car c'est son rempart contre la mort. L'anorexique traumatise avec son culte du passé parcequ'il donne l'impression qu'il ne va jamais le pardonner. Le passé est un rempart contre la mort. N'y a-t-il pas qu'un pur paradoxe à énoncer que le passé protège de la mort quand tout ce qui est passé est mort ? Le passé n'est-il pas aussi mort qu'anachronique le passéisme ? Sondons mieux….

1. Le passé est parfait.

Ainsi l'appelait-on en latin et ce terme ne désignait qu'une action qui était achevée, accomplie. Tout ce qui est acompli serait-il parfait ? On ne peut le soutenir que si l'on pense que "tout est accompli", même l'inachevé, dans sa vulnérabilité cinglante et si touchante. On ne peut soutenir que tout ce qui est accompli est parfait que si, dans le même temps, on ne donne pas une foi exclusive au règne de l'action. Et que dire de l'imparfait, le temps de l'habitude qui est une seconde nature" et de la routine qui est à la route ce que la barbotine est à la céramique. L'habitude dénature la singularité inérente à l'événement et l'imparfait est un des temps de l'inachevé. L'événement peut être une épreuve, mais l'épreuve elle-même nous parachève. L'épreuve peut nous achever, mais cet achèvement est encore un accomplissement. Ce n'est pas que la perfection soit à rechercher dans l'achèvement, car tout ce qui violente appartient à la nuit, et la nuit n'est pas dans la lumière, et la mort est une absence d'issue qui ouvre une voie sans issue. On n'est libéré par la mort de personne, à moins que celui qui meurt ait décidé de rendre son dernier souffle à l'atmosphère en donnant à la fois, à celui qui le pleure et qu'il a aimé, de l'air et de la présence, de la présence et de l'air ! Une telle mort est un engagement, mais en dehors d'un pareil engagement, il ne faut pas chercher de perfection dans l'achèvement. Mais alors, en quoi ce qui est accomplit est-il parfait ?

2. C'est que notre sort est marqué dans les étoiles, c'est-à-dire dans notre passé, pas dans l'avenir... On n'y pense pas, mais les années-lumières que mettent les étoiles à nous parvenir, à s'offrir à notre admirative ostension, à se montrer à nous, ne signifient pas que notre destin serait gravé dans l'avenir comme par magie et de façon à nous apporter une preuve merveilleuse de l'existence d'un Dieu Qui S'intéresserait à nous. La Merveille qu'est Dieu, il faudra la chercher plus loin ! restons, pour lors, sur notre déception : que, notre sort étant gravé dans les étoiles, nous amène à le situer dans le passé, non dans l'avenir, cela ne justifie-il pas tous les schémas répétitifs dont notre seule hâte est de sortir en cessant de les reproduire ? et, lorsque le sort s'acharne, serait-ce à dire que nous l'aurions choisi et souhaité ? Une telle pensée n'est-elle pas simplement insupportable et juste insoutenable ? Incontestablement, sauf si on prend le problème par un autrebout : c'est, en nous appliquant à considérer ce qui touche à (et doù provient) notre sentiment de l'éternité, à nous rendre assez sensibles à la question pour nous apercevoir que nous ne croyons à l'immortalité que parce que nous n'avons pas le souvenir dêtre jamais nés. Nous n'avons tant de désir de l'au-delà que parce que nous gardons la nostalgie de l'avant-naître. Donnerons-nous une nature intuitive à ce qui n'est peut-être qu'une illusion ? Or toutes les balises de l'expérience ne nous ont-elles pas bien r'enseignés ? Notre "moi" peut bien remonter à une prise de conscience dont il garderait un souvenir très précis, cela n'empêche que tout aussi présent, nous est notre "avant-moi". Nous étions avant d'entrer dans l'expérience d'être soi, dans le domaine du personnel, et cette intuition, qui nous est conservée par l'absence du souvenir d'être nés, nous est une garantie très précieuse et fiable de notre certitude en la prolongation de notre devenir. Nous n'avons même l'impression que tant dure l'éternité que parce que nous venons de si loin ! Nous disons souvent pourtant que le temps passe vite, même quand nous avons le temps long, et qu'il passe de plus en pluus vite à mesure que nous vieillissons, qu'il y a une accélération du temps comparable à celle de l'histoire. Mais cela, nous ne le ressentons qu'en nous voyant à l'échelle de l'échéance qui nous rapproche de ce que nous ne saurions éprouver que comme notre inévitable déchéance. Or, si nous nous demandions au contraire depuis combien de temps nous sommes là, cette durée nous paraîtrait inquantifiable. Les étoiles, dans le passé desquelles est gravé notre destin, nous restituent les instants d'inconscience qui semblaient n'être pas comblés entre notre naissance et l'histoire du monde avant que nous venions à lui, mais elles nous les restituent d'une manière véridique : c'est pourquoi, du moins si nous sommes des anorexiques originels, nous sommes reconnaissants au passé de ne pas nous laisser dans le vide, de ne pas non plus se substituer à un vide intérieur qui serait notre vraie substance, de nous remplir de la vraie valeur du temps : si un anorexique ne se remplit pas sans discernement de corps étrangers, ce n'est pas par amour du vide, c'est par besoin de savoir en quoi consiste la véritable plénitude. L'anorexique ne veut pas se remplir en vain et, s'il est vrai que vanités, peuvent être nos souvenirs, encore plus est-il vrai que le passé accorde sa vraie place au temps. "Nous sommes tous gens d'un passé" qui, d'une certaine manière, nous dirigeons vers ce passé, y retournons. Ce n'est pas la notion du temps qui rend impossible que nous ayons celle de l'éternité, mais c'est pour avoir la notion de l'éternité que nous ne saurions avoir la notion du temps. A vrai dire, notre problème est de savoir, étant donné que nous n'avons pas le souvenir d'être nés, quand tout a commencé. Or l'éternité se définit justement comme du temps qui n'a jamais commencé. Le goût du passé ne nous fait pas parier contre le temps : simplement, cette frange d'incommencement qui nous précède, nous aurions besoin de l'étaler, non dans le temps, mais dans l'espace. Elle voudrait s'étendre. Le passé, c'est de l'inattendu qui s'étend, de l'achevé qui nous parfait, du souvenir qui nous parachève, flattant notre sentiment de n'avoir jamais fait que sous-venir, que soulever le voile du monde, la tenture de la toile où s'invente, à notre confusion, une histoire à nous dans celle de l'univers. Le passé ne nous fait pas dire bêtement que nous n'avons jamais demandé à naître : le passé nous attire dans l'orbiteuniversel, veut nous faire monter dans le vaisseau spatial. Les mots s'attirent, laissons-les faire : l'espace est dans le passé.

3. JESUS ETAIT-IL UN ETRE DE L'ESPACE ?

qu'on m'en croie : jamais, une telle question ne me serait venue sans la confluence de trois attractions :

- d'abord, Neal-donald walsh la pose en toutes lettres au terme de satrilogie conversationnelle avec le "tu" dialogique de sa conscience qu'il nomme Dieu ;

- ensuite, me voici attiré, par le choix qu'a fait l'inconscient sémantique de fixer l'espace dans le passé, dans un vaisseau spatial où, cosmonaute, moi qui n'ai pas le sens de l'orientation, tout à coup, les choses de l'espace deviennent miennes ;

- enfin, j'écris ces lignes à un jour de l'epiphanie, lignes postérieures à celles qui vont suivre dans ce chapitre ou dans ce livre, ainsi que le traitement de texte me permet de désorganiser la chronologie selon la théorie de la relativité. Or, chaque année, à l'approche de l'Epiphanie, je me vis moins comme un astronaute que je ne me sens pousser des ailes d'astrologue, si seulement la religion me le permettait… Bien que je me sente étranger au tournant qu'a pris la recherche religieuse de vouloir prier, plutôt que Dieu ou même Ses saints, des anges gardiens, et de voir des extraterrestres dans les éminents messagers de la foi, j'avoue qu'avant que ce courant ne me soit connu, et donc ne me traverse quoique j'en trouve l'appréhension assez primaire de la visitation divine, il m'était arrivé de me demander, non pas si Jésus était un martien - je le trouve beaucoup trop céleste pour cela -, mais justement, puisqu'Il venait du ciel, où celui-ci se situait.
"Jésus nous est arrivé par une étoile", n'est-ce pas à cela que les mages l'ont reconnu ? (« Le christianisme nous mène vers les étoiles », m’a dit une amie tout récemment.) Jésus nous est arrivé par les toits. Il est tombé directement de la voûte céleste dans le sein maternel de la vierge Marie. Jésus nous montre, Sa Place étant illuminée par une Etoile, que nous avons toujours appartenu au passé, à la Pensée de Dieu. Si le moment de notre naissance importe spécifiquement, avant cette irruption ou cette éruption météorique de nous dans le climat du monde, il faut mettre l'accentsur notre appartenance au passé de Dieu où là, nous étions bien. Jésus aurait déjà beaucoup fait pour nous s'il ne nous avait montré que cela. Mais Ses merveilles que je perçois, je les dirai, je les dévoilerai plus tard. Pour le moment, je veux m'arrêter sur la dérive anecdotique des continents religieux. Ce que beaucoup de sociologues regardent de haut comme une incontinence religieuse qui serait censée être insensée et crétine parce qu'un peu simple et synchrétique, ce que les mêmes qualifient de "nouvelles religiosités" en assurant ceux qui en sont empreints qu'ils ne doivent pas y voir plus de mépris que lorsque Freud parle de "perversion", est marqué par l'émergence, en même temps que de l'imminence avec laquelle nous devons envisager de déménager de la planète bleue pour ne pas l'épuiser sous notre poids humain, du vœu que prophétise vers nous quelqu'ange extraterrestre. Dans l'accueil de ce voyageur de l'espace qui nous vient forcément du passé puisqu'il est passé par ce plan, je vois paradoxalement la marque de l'anticipation dont s'auréole la religion, à qui le merveilleux ne suffit plus. (Or l'une des leçons du passé, c'est qu'il suffit, suffidit, il y a en suffisance de quoi nourrir notre mémoire et notre corps puisque "tout est accompli".) L'anticipation catapulte l'apocalyptique dans une dimension fuséale, tandis que, du merveilleux féal, nous avons l'air désabusés. Après tout, que prouvait le merveilleux, à part que notre foi n'était pas infondée? Mais il ne disait pas grand-chose de nous, il prouvait notre Foi sans nous trouver, tandis que l'anticipation répercute notre angoisse en nous donnant des assurances faciles à travers les mots de guides fraternels qui seraient nos égaux pleins de sollicitude… et d'égaux à egos, malgré le mépris universellement préconisé du "moi"... Le merveilleux venait de l'avenir nous confirmer que nos croyances passées en avaient assez, d'avenir, pour que nous puissions y engager notre espérance. Les voyageurs de l'espace viennent du passé nous avertir que nous ne saurions avoir d'avenir à moins de beaucoup changer. Or, comme on ne se convertit jamais… Le merveilleux n'a jamais converti personne, ces messagers non plus : mais ces voyageurs nous trouvent bien disposés à recevoir les commotions qu'ils vont nous donner depuis ces moyens de locomotion que sont leurs soucoupes volantes parce qu'ils nous parlent de nous, là où le merveilleux ne nous a jamais trouvés, nous montrantt dieu en nous frustrant que Sa Présence nous absente, ait pour condition notre effacement, notre éblouissement, l'assoupissement de notre extase, l'hypnose de nos facultés… Forcément : dieu nous vient de l'avenir - et nous sommes immergés dans le passét - nous proposer les fins dernières - et nous campons dans l'inconsolable oubli d'avoir commencé beaucoup plus que de devoir finir -…

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