samedi 31 décembre 2016

Attente d'écrire

(Suite de « Seigneur, je ne te cherche plus » qu’on pourra trouver sur http://www.cooperativepoetique.blogspot.fr J'attends d'écrire. Et pourtant je m’étais jurer de ne pas formater l’expérience. Je l’ai commencée en entendant véronique Lévy parler, il y a deux jours, de son livre ADORATION, où elle a l’air de disposer d’un progrès spirituel. Longtemps j’ai cru que le progrès spirituel était linéaire. Saisissait des obsessions nouvelles et épurées de lire à chaque fois autre chose dans le texte, carentre deux lectures, on avait avancé. J’ai toujours cru, en revanche, en l’amnésie des étapes du progrès spirituel. J’ai mis dieu au défi de ranimer ma foi et d’écrire en moi comme autrefois. Je L’ai mis au défi de me charger d’une Parole qui prouverait que j’ai son sceau. Mais Il tarde à se manifester. On perd patience quand on sort de l’enfance. L’espoir fait vivre et l’attente fait mourir. L’attente ne fait pas mourir celui qui agonise. L’enfance est impétueuse, mais a le temps long, car elle est pleine d’espoir. « IL faut être comme les enfants, tout entier dans ce qu’on fait. » Je ne connais pas de plus belle définition de l’autre. L’enfant, c’est celui qui n’a pas besoin de se convaincre que « je est un autre » pour être étranger à lui-même. L’enfant désire à proportion qu’il ne peut pas se satisfaire. L’enfant jette sa gourme et ne peut pas chercher sa gourde. L’enfant mise entièrement sur l’autre. L’enfant ne s’impatiente pas, car il croit que l’autre ne le décevra pas. L’enfant attend dans l’espoir. L’espérance arrive quand l’espoir est perdu. L’espérance est une attente qui n’a plus l’espoir du retour de « j’attendrai ». L’espérance est une attente désespérée. Je vis comme si je n’avais pas d’espérance. Longtemps, j’ai cru en étant persuadé que la charité était au bout de mon espoir. Je n’ai jamais espéré que la charité. Je n’ai pas vu la charité forger le monde dont je gardais l’espoir dans l’enfance de ma foi. J’ai désespéré de la charité en m’insurgeant que la foi doive s’adosser à l’espérance. Je n’ai pas supporté que la foi, qui n’a d’appui que dans sa force, se prolonge indûment par une attente désespérée. L’espérance attend sans besoin le ciel qu’elle voit déjà. L’espérance désespère de la charité, et c’est pourquoi elle fait languir la foi. L’espérance rend la foi languide. L’espérance est la foi des alanguis. L’espérance fait infuser la foi infuse, qui ne demande qu’à brûler au feu de l’esprit, que l’espérance a éteint en moi lorsque j’étais à bout d’’espoir. J’ai connu une extinction de l’espérance, puis de l’esprit, après une Epiphanie de langues de feu. Je me suis protégé contre cette extinction. J’ai interposé deux choses entre dieu et moi : l’acceptation et la dérision. èhL’acceptation est un baume de réassurance dont on sécrète la carapace pour ne plus dépendre de l’autre à la façon d’un enfant. L’acceptation est une arme de destruction massive qui se présente comme le casque de ce salut qu’on ne peut pas se donner. L’acceptation de soi est une grâce narcissique qui désespère de la Grâce. L’acceptation est une Grâce qu’on se fait sans autorité pour la rendre servile à la cause qu’on se devient en cessant de se recevoir. La dérision est une maladie contemporaine. La dérision touche d’abord le signe. La dérision révoque le signe en désespoir de dieu. Mais caractériser ainsi l’origine de la révocation qui est dans la dérision cède à la facilité paresseuse d’une analyse superficielle. La dérision ne se dégoûte pas tant en désespoir de Dieu qu’elle n’ose pas initier le mouvement provoqué par la foi. La foi est un élan suivi d’un mouvement. Beaucoup aiment recevoir l’élan, mais peu nombreux sont ceux qui acceptent de le prolonger en mouvement. Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Les élus sont ceux qui reçoivent l’onction de l’Esprit, élan et mouvement. La dérision commence quand s’arrête l’adoration. L’adoration s’arrête lorsque nous perdons la capacité d’être un autre. Nous perdons la capacité d’être un autre lorsque nous perdons la foi. Nous perdons la foi lorsque nous commençons à mesurer nos efforts et que faire effort nous pèse. L’élan de la foi contient un mouvement qui pèse assez pour nous dispenser de le faire. L’élan cesse de peser quand nous lui coordonons le mouvement. Le mouvement de la foi ne pèse pas. Nous ne recevons l’onction de l’esprit que quand nous adhérons à l’élan par le mouvement. Avant nous sommes brûlés sans aimer le feu ni tanner le cuir de notre peau nue. L’esprit est le contraire de l’enfer. L’enfer est un feu qui ne s’éteint pas, l’esprit est un feu qui nous brûle. Celui que la foi a brûlé ne peut pas désespérer, car il n’est plus là pour se voir. Mais il ne peut pas non plus attendre que l’espérance marche à la traîne du mouvement par lequel il répond à l’élan. La foi est un principe actif. L’espérance attend le ciel qu’elle voit. La foi cohabite avec l’espoir. Mais on ne peut pas croire et espérer à la fois. L’espérance ne va de paire avec la foi que quand on désespère de la charité. On désespère de la charité, parce qu’on ne la pratique pas. ON désespère de la charité quand on en aime le mouvement et non l’élan. On désespère de la charité quand on voudrait essentiellement que les autres nous la fassent. Or cette attente d’être bien traités des autres est bonne, car nous nous traitons come autres en voulant que les autres nous traitent. La charité est le seul élan qui croit que le mouvement en est porté par le désir qu’on en a. Nous croyons aimer en désirant aimer. Je ne peux pas du tout savoir que j’aime. La charité ignore tout de ce qu’elle fait. Mais la foi n’ignore pas qu’un mouvement la requiert. Quand nous nous rfusons à ce mouvement que le calcul retient, nous tombons dans la dérision. La dérision résulte d’une absence d’adoration qui ajoute au mal du monde la charité qui ne lui est pas faite. La dérision et son cynisme sont pires que le mépris. Le mépris déconsidère, la dérision ne considère pas. Le mépris est un blason, la dérision est blasée. Le mépris est interdit par l’Evangile sous peine de la géhenne de feu. La dérision éteint l’esprit. La dérision engonce qui s’est protégé du mouvement de la foi à travers elle et le baume de l’acceptation qui est une grâce narcissique autoproduite. Le quiétisme rend obèse. Le quiétisme est la réplétion de celui qui n’attend plus rien de la foi. L’obésité de ces enfants attend la charité de ces ouvriers qui les feront tomber du toit dans le temple devant Dieu pour qu’Il leur dise : « Lève-toi et marche ». J’attends que l’Eglise croie au miracle. J’attends d’écrireet de marcher.

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