Pourquoi je lis Maurras ? Parce qu’il est le meilleur
interprète de l’hypothèse 1 que j’avais formée quand j’étais enfant lors d’une
messe pour De Gaulle que je croyais être une messe en l’honneur de la guerre. « En
ce jour où nous célébrons certains de nos héros morts au champ d’honneur, que
leurs exemples soient par nous imités. »
Je venais de retrouver la foi, et
cela donna lieu à une méprise presque immédiate : l’Eglise était pour la
guerre, donc Dieu était pour la guerre, donc Dieu était méchant. Ou bien c’était
l’Eglise. Ou bien Dieu n’existait pas. Je ne me souviens plus dans quel ordre s’articulaient
mes hypothèses, mais je crois que c’était dans celui-là. Toutes étaient collationnées
dans un journal intime. Ma période de recherche devait se conclure par un
entretien avec un prêtre ami qui aurait dû dissiper le doute. Mais il était
trop faible d’arguments, et le doute ne se dissipa pas. Au fond il ne se
dissipa peut-être jamais.
Je détestais par-dessus tout les
bourgeois (j’ai assez peu changé d’avis), que je trouvais coupables de
christianisme sociologique (je formulerais cette critique quelques années plus
tard), sociologique et fourbe, de dire et de ne pas faire, de croire en mentant,
de christianisme en Jaguar.
Ce que j’aime en Maurras, c’est qu’il
croit que Dieu n’existe pas ou est méchant, qu’il le croit et ne fait pas
semblant, qu’il le croit et qu’il le dit, qu’il dit même que l’Eglise doit être
méchante, là où tant d’autres font assaut d’une charité factice, d'une charité qu’ils ne vivent pas.
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